À la mort de Jean Genet, en 1986, Un captif amoureux, mémoires politiques de années 70 que l´écrivain a vécues parmi les combattants palestiniers, les révolutionnaires noirs américains et les travailleurs maghrébins, est conspué par le monde des livres comme un texte terroriste, coup de sang d´un vieux gauchiste égaré. Pas de rupture pourtant dans l´oeuvre de Genet comme la génération politiquement correcte voudrait nous le faire croire: au contrarie, le scandale d´Un captif amoreux qui loue les "doux terroristes" poursuit celui de Notre-Dame-des-fleurs qui chantait les "beaux assassins". Monographie d´un écrivian compromis plutôt qu´engagé, cet essai retrace l´itinéraire littéraire et politique de Genet sur la "route des mendiants", de ses poèmes de prison à ses souvenirs d´outre-tombe en passant per nombroses textes inédits.